ArwenGernak

Braise froide Un morceau de charbon Gros comme un poing d'enfant Si serré que le sang Y dort sans faire un bond Un fragment de bois mort Noueux d'âge et d'ennui Comme un arbre sans fruit Que l'hiver mord encore Un morceau de charbon Gris et sans sa fumée Grisé sans s'allumer Gisant loin des tisons Un fragment de bois mort Sans graine et sans racine Sans feuille et sans épine Sans sève et inodore Un morceau de charbon Un fragment de bois mort Est piégé dans mon corps Comme un rire en prison Si tu la vois, l'ami La lueur écarlate Folâtre et disparate Qui a brûlé mon cœur Si

Entendez-vous hurler Le silence étouffé De ce cœur qu'on entaille Au fond d'un soupirail ?   Abrupte mélodie D'un violon qui gémit Sur des notes accent grave, Comme un sanglot sans voix Accroché aux octaves D'un corpus aux abois. Et sur les murs qui suintent Les filets d'une plainte, S'écoule ensanglanté Un silence étouffé.    © Deedrane 2011

Quelle histoire Mélodie! Une cérémonie, un' liturgie qui s'étire, Un discours, un hommage roule son ennuie. Mélodie, bébé, tu viens y mettre la vie, Buvant ton lait en doux ronrons bien satisfaits Et en gargouillis d'un si intense plaisir. Le discours a le relief d'un désert bien plat. Bébé fait connaître son insatisfaction De ce biberon qu'on lui enlève pour les rots. Allocution d'autoroute qui est sans fin. Mélodie nous fait ses vocalises en re… Pas de fin, pourtant annoncé, pour le laïus. Le bébé clame bien haut tout son déplaisir. L

Je crois qu'il parlait d'un train Qui revenait à chaque jour en gare ; Qu'il y ait des morts, des pleurs, Sinistre bourreau, il était au départ. Je crois qu'il parlait de ces gens Qui chaque jour vont au travail ; Qu'ils y soient méprisés, haïs, Sans n'y rien pouvoir, ils retournent pointer. Je crois qu'il parlait de ces femmes Qui voient leur mari ivre chaque soir ; Qu'elles soient battues, insultées, Chaque soir, elles dorment dans ce lit froid. Je crois qu'il parlait de ces rêves d'enfant Qui s'effacent sur la ligne du passé, Qu'on avait voulus, qu'on avait perdus, Qu'on continue

Si tu crois m'échapper avec ton Carpe Diem Ou bien me distancer sur tes routes avinées, Utiliser je ne sais quel stratagème, Vomir ta haine ou te racheter en bonté, Et bien sache que je ne te quitterai jamais. Nuit de noces ou jour de deuil, je serais bien là; Iras tu jusqu'au bout pour pouvoir m'oublier? Réfléchis à deux fois car je ne suis que toi...

I Dans la cité de Solotys,dans des temps intermédiaires et un monde méconnu, se tenait chaque année à la même époque au début de l'hiver, un grand Charivari. Les belles Solotysiennes attendaient cette période avec un émoi certain, et bien des mois avant l'évènement, elles se  préparaient en imaginant de bonnes et belles affaires en tout genre. Car ce charivari était l'occasion  pour tous les habitants de concourir et de représenter sa maison dans sa spécialité. Donc on peut comprendre pourquoi les maîtresses des lieux, orgueilleuse

Quitter la vie, quand elle est trop amère, Annuler d'un seul geste, abandonner Le monde. Sans trouble. Sans colère ou dépit. Esprit tranquille. Contenance assurée. Une enveloppe grise A mes enfants, d'abord. Je vous aime à mourir. Pardonnez mes erreurs. Mes anges mes chéris, Voyez ma décision Comme la preuve ultime De mon immense amour. Jésus m'a envoyé La pire des épreuves. Je ne laisserai pas Vos tendres vies si chères Etre salies pour moi. Etre salies par moi. Ma mort vous donnera La paix et la richesse. Papa a tout prévu. Mon assurance-vie Vous rendra millio